L’impact de la crise financière 2007-10 sur l’Afrique

L’impact de la crise financière 2007-10 sur l’Afrique

Section3 :

L’impact de la crise financière sur l’Afrique

The crisis of subprime mortgage (subprime): « Avant juillet 2008, en dépit de la crise des crédits immobiliers à risque (subprimes), l’Afrique enregistrait d’excellentes performances de croissance économique.

Les leviers de certaines performances se trouvaient à la fois dans les réformes macroéconomiques entamées par les pays africains ainsi que dans une conjoncture mondiale favorisée par la hausse de la demande des matières premières, l’investissement direct étranger et la forte croissance de la Chine.

Les analystes étaient optimistes quant aux capacités du continent et à la conjoncture mondiale pour générer les ressources nécessaires au développement et à la réduction de la pauvreté.

A- L’impact sur le système bancaire

  • Le faible taux d’intégration financière de l’Afrique a relativement protégé les économies africaines des effets directs de la crise financière.

L’Afrique s’est ainsi retrouvée à l’abri de l’impact de la crise des « subprimes » de 2007 et de la crise bancaire de l’été 2008, ce qui lui a permis d’éviter les effets néfastes et dévastateurs d’une crise systémique et financière qui a ébranlé les marchés financiers internationaux.

Ainsi, la part du financement extérieur accaparée par l’Afrique (émission de bons, de titres et emprunts privés) apparaît faible comparée aux pays émergents et ne représente que 4% en 2007.

L’émission de titres ne représente que 62 milliards de dollars US en 2007 comparée à 33 milliards enregistrés par l’Asie ou 19 milliards par l’Amérique Latine. Même en termes d’accès aux ressources privés, l’Afrique n’a reçu que 3 milliards de dollars américains en 2007 comparé à 42 milliards pour l’Asie.

  • La capitalisation boursière de l’Afrique est très faible et ne représente que 2.09 % de la capitalisation mondiale. De plus, les actifs bancaires africains ne représentent que 0.87% des actifs bancaires mondiaux comparé à 58.15% pour les 15 pays de la zone Euro ou 15.09 % pour les Etats-Unis.

Le ratio de globalisation financière de l’Afrique reste comparable à celui de l’Amérique Latine, respectivement 181.3 % et 176.4% loin derrière l’Asie qui est de l’ordre de 369.8% ou le Japon qui est de l’ordre de 495.7%.

  • La faible intégration financière explique en partie le fait que l’Afrique ait échappé à la crise des subprimes et bancaire. Aucun pays africain n’a annoncé un programme de sauvetage bancaire de l’ampleur de ceux signalés dans la majorité des pays développés (voir tableau).

Peu de banques et sociétés d’investissement en Afrique ont détenu des produits dérivés garantis par hypothèque de « subprimes », ou « capitaux toxiques ». Aucune information n’a été reportée sur les fonds souverains africains et les implications éventuelles sur leur rentabilité.

Les banques africaines n’offrent généralement pas de produits dérivés complexes et ne dépendent pas lourdement des financements extérieurs.

  • L’effet de la contagion pourrait être amplifié par une forte présence des banques étrangères. La part des actifs bancaires détenus par des banques étrangères dans certains pays africains atteint 100% pour certains pays comme le Mozambique, le Swaziland et Madagascar.

Les sièges de ces banques étrangères sont localisées sont localisées en France, au Portugal et au Royaume-Uni, où les banques ont aussi connu des pertes en termes de capitalisation boursière et de profits durant la crise financière.

  • L’effondrement financier observé dans les pertes de capitalisation boursière des banques mères n’a pas été transmis à leurs filiales africaines. Certaines filiales des maisons mères étrangères ont même vu leur capitalisation boursière augmenter considérablement alors que celle des maisons mères s’effondrait.

En l’occurrence, le Nedbank au Swaziland, la Bank of Africa au Bénin et la Standard Bank au Ghana ont vu leur capitalisation boursière augmenter entre juillet 2007 et janvier 2009. Par conséquent, l’effet de contagion de la crise financière est faible en comparaison de l’effet sur les banques mères.

  • Les systèmes financiers en Afrique sont caractérisés par la domination du secteur bancaire avec un rôle faible ou inexistant des marchés financiers. Les emprunts auprès des banques étrangères sont contrôlés dans le cadre du contrôle de change.

Les engagements hors bilan ne sont pas aussi développés que dans les pays industrialisés et les instruments de titrisation complexes du type de ceux qui ont conduit à la crise des « subprimes » ne sont généralement pas utilisés

  • L’accumulation des réserves au cours des années précédentes est à l’origine de la de la croissance des anciens fonds souverains africains comme le Nigeria et Botswana ou la création de nouveaux fonds en Libye, en Algérie, à São-tomé et Principe et au Soudan.

L’origine de l’accumulation des ces réserves est principalement les recettes d’exportations gonflées par la hausse du prix du pétrole.

Bien que ces fonds souverains ne représentent que 2% de l’actif global des fonds souverains au niveau international, le montant accumulé n’est pas négligeable et représentait, avant la crise financière, plus de 124 milliards de dollars.

La stérilisation de ces réserves en devises étrangères et leur conversion en actifs étrangers a permit d’éviter une forte appréciation de la monnaie de ces économies mais les a exposé sûrement à la crise des « subprimes » et à la crise financière. A ce stade, peu d’information est disponible sur l’impact de la crise financière sur les fonds souverains africains et leurs pertes éventuelles.

Toutefois, leur rentabilité devrait baisser et s’aligner par rapport à la rentabilité des produits financiers et bons de trésor au niveau international. Il est évident que la baisse du prix du pétrole réduira énormément les capacités d’investissement et la taille des ces fonds

B- Les impacts de la crise financière sur les marchés

On distingue trois effets immédiats qui résultent principalement du phénomène de la contagion des marchés financiers, de change ainsi que des marchés des matières premières. Les sections suivantes traiteront ces questions.

a. Les effets sur les marchés financiers

Bien que les systèmes bancaires en Afrique n’aient pas été directement exposés à la crise des « subprimes », il y a eu des signes forts dès l’été 2008 d’une augmentation de la volatilité des prix des actifs et des primes de risque sur les marchés financiers africains.

La contagion et l’interdépendance ont affecté d’une manière très importante les marchés financiers de la région. Pour certains marchés africains, tels que l’Egypte ou le Nigeria, l’effet a été plus élevé que celui observé sur les marchés des pays développés (Tableau 1) .

Outre l’impact de la contagion, les marchés financiers les plus liquides en Afrique ont subi un phénomène d’amplification de l’impact qui pourrait s’expliquer par une certaine surévaluation des cours boursiers et par le mouvement de sortie des investissements de portefeuille.

Les investisseurs africains en général et, égyptiens ou nigérians en particulier, ont perdu en moyenne pendant six mois plus de la moitié de la richesse qu’ils avaient investie à la fin de juillet 2008. Ceci représente des pertes plus importantes que celles subies par les investisseurs américains, français ou japonais.

b. La hausse des « spreads » de dettes souveraines

Les coûts d’endettement externe sur les marchés financiers internationaux pour les pays émergents ont commencé à augmenter dès le début de la crise des « subprimes » en juillet 2007. Les marges sont restées raisonnables jusqu’au début de la crise financière de l’été 2008.

La Tunisie a ressenti l’ampleur de cette crise à travers sa tentative de lever des fonds sur le marché financier international dès 2007.

La première tentative de lever des fonds sur le marché financier japonais en juillet 2007 a été confrontée à des exigences financières plus restrictives. En effet, face à une marge de crédit estimée entre 45 et 50 points de base, la Tunisie a dû abandonner 25 points de base pour parvenir à mobiliser des ressources.

La crise financière a amplifié l’augmentation de la marge appliquée aux prêts sur les marchés financiers internationaux pour toutes les régions du monde, en particulier, les pays émergents et l’Afrique.

Dès octobre 2008, les « spreads » sur la dette souveraine ont augmenté en moyenne de 250 points de base pour les pays émergents. Le « spread » de l’indice des titres des pays émergents de JPMorgan a atteint son plus haut niveau depuis 2002 en augmentant de 800 points de base en octobre 2008.

Les marges ont augmenté de 100 points pour l’Egypte et ont augmenté rapidement à plus de 200 points base pour la Tunisie pendant les périodes les plus dures de faillites bancaires aux Etats Unis.

Pour cette raison, la Tunisie, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie ont décidé de reporter le recours aux marchés financiers internationaux pour mobiliser les ressources de long-terme. L’alternative reste le recours aux marchés domestiques.

c. La volatilité des marchés de change

Dans la plupart des pays Africains, la crise s’est accompagnée par une fluctuation des taux de change, notamment contre le dollar EU ou contre l’Euro. La dépréciation de certaines monnaies est due à l’impact de la crise financière sur les prix des matières premières et la sur les réserves de change.

Ainsi, la baisse du prix du charbon de 65.8%, qui est passé de son niveau le plus élevé de 8,985 $/tonne métrique en juillet 2008 à 2,902$/tonne métrique à la fin de décembre 2008, a conduit à une baisse considérable des réserves en Zambie.

Le taux de change du kwacha Zambien a ainsi subi une forte dépréciation par rapport au dollar au cours de l’année 2008 allant jusqu’à 50%. Cependant, le taux de change du Kwacha s’est légèrement amélioré à la fin de l’année.

d. La baisse des prix des matières premières

Les recettes générées par les exportations des matières premières constituent un des leviers majeurs de la croissance des pays Africains.La croissance des pays industrialisés et des pays émergents comme l’Inde et la Chine étaient les principaux moteurs de la croissance de la demande en matières premières et de la hausse de leurs prix.

Malheureusement, la crise financière a eu des effets néfastes sur les perspectives de la croissance mondiale et fortement dégradé les anticipations sur les marchés futurs des matières premières, ce qui a induit une baisse aussi bien de la demande que des prix de la majorité des matières premières.

Le prix du baril de pétrole,  par exemple, a baissé de plus de moitié passant de 125.73 US$ au début de la crise financière à 43.48 US$ au début du mois de janvier 2009.

La crise financière a aussi imposé une lourde contrainte sur les pays fortement dépendants des ressources naturelles et surtout ceux dépendants du cuivre, du pétrole, du bois et du diamant.

Le déclin du prix du cuivre a par exemple conduit à une baisse importante des recettes d’exportation de la Zambie réduisant considérablement ses réserves de change.

Depuis la seconde moitié de 2008, le volume des réserves de change générées par le secteur minier a baissé de 30% de 649 millions au cours de la première moitié de 2008 à 454.5 millions au second semestre 2008.

Au Burkina Faso, le rythme de croissance des exportations a ralenti passant de 6.9 pour cent en 2007 à 3,5 pour cent en 2008 en raison de la chute de la production du coton et de la baisse des exportations de la fibre du coton.

Le solde de la balance des paiements s’est fortement dégradé sous l’effet de la chute de la production agricole et de la baisse des exportations de coton fibre.

Ce solde s’est élevé fin 2008 à 12 millions de francs CFA contre 160 millions de francs CFA en 2007. Le déficit du compte courant est estimé en 2008 à 12.9 pour cent du PIB, en augmentation de 3.8 points par rapport à 2007.

Les effets de la crise financière et la récession économique sur les prix des matières premières et les flux des capitaux risquent d’effacer tous les gains enregistrés au cours des dernières années.

Il en ressort plusieurs conséquences qui affecteront les performances à moyen et long terme des économies africaines : baisse des réserves, non-rentabilité de certains puits pétroliers, réduction des capacités de financement de l’Etat et annulation ou report de certains investissements dans les industries extractives qui dépendent fortement des investissements directs étrangers.

Les effets de la crise affecteront à la fois les exportateurs de pétrole ainsi que les pays producteurs d’autres matières premières hors-énergie telles que les minerais et les produits agricoles.

Les produits alimentaires et agricoles suivront la même tendance à la baisse qui se situera autour de 20%, ce qui apaisera l’effet de la crise économique dans les pays africains particulièrement le poids sur la balance des paiements et du budget de l’Etat.

Cependant, la baisse des prix des matières première aura des effets positifs sur les comptes extérieurs des pays importateurs de pétrole, en particulier ceux ayant à la fois un déficit élevé des balances des paiements, dû à la facture des importations énergétiques.

Un groupe de pays composé du Burundi, Seychelles, Togo et Malawi se trouve dans ce cas de figure. Ces pays ont de larges déficits du compte courant qui varient de -37.6 % pour le Burundi à -18.6% pour le Malawi.

L’impact net dépendra des effets combinés de la baisse des prix des matières premières énergétiques et non énergétiques.

La couverture du déficit du compte courant de ces pays dépend des flux d’investissements directs étrangers et d’aide. Ces pays auront des difficultés importantes si les IDE  et l’APD  devaient se réduire sous l’effet de la récession.

C- Les canaux de transmission à moyen et long terme

a. Les flux commerciaux

La récession engendrée par les turbulences financières se manifeste aussi au niveau des flux d’échanges de biens et de services qui représentent le mécanisme réel de transmission des crises économiques d’un pays ou d’une région à une autre.

Le commerce mondial et africain faisaient partie des principaux leviers de la croissance dans les années 2000-2007. Toutefois, des signes de décélération ont été enregistrés depuis 2008 et devraient se poursuivre en 2009.

En effet, le volume du commerce mondial (exportations et importations) avait augmenté de 6.3% en 2007, de 4.4% en 2008 et 2.1% seulement en 2009.

Du fait de la récession économique des pays industrialisés et de la baisse des prix des matières premières, le commerce mondial devrait  se contracter de 4.4% en valeur en 2009 (Table 2) .

afrique-commerce-mondial

L’Afrique ne dérogera pas à cette perspective pessimiste du commerce mondial en 2009. Le taux de croissance des exportations et des importations sera respectivement de 3.6% et de 10.5% en 2009, comparé à 10.6% et 15.2% en 2008. En conséquence, l’impact de la crise sur les réserves de changes devrait être important.

Ayant bénéficié de la bonne tenue des matières premières sur la période récent, l’Afrique connaîtra une chute de la valeur de ces exportations de 45.4% en 2009.

Les pertes dans le taux de croissance des exportations n’étant pas compensée par une réduction des taux de croissance des importations en valeur, il en résulte évidement une dégradation de la balance commerciale.

b- Les flux des capitaux

  • Impact sur l’investissement direct étranger

Les dernières estimations de l’investissement direct étranger (IDE), au niveau mondial, montrent une tendance prononcée à la baisse de l’ordre de 21% en 2008 qui risque de s’empirer en 2009. L’investissement direct étranger global est estimé à 1.4 trillions de dollars pour 2008.

Selon les estimations actuelles, les flux d’IDE pour l’Afrique devraient être soutenus avec un montant relativement faible de 61.9 milliards de dollars en 2008 soit un accroissement de 16.8%.

Cependant, la répartition entre les pays est contrastée. Alors que l’Egypte et le Maroc rapportent une baisse respective de -5.6% et -7%, l’Afrique du Sud enregistre plus que le doublement des IDE en 2008.

À court terme, on s’attend à ce que les impacts négatifs des crises financières et économiques sur l’IDE demeurent dominants et contribuent à une baisse continue des IDE pour 2009.

L’Afrique ne dérogera pas à cette règle surtout si les prix des matières premières continuent de chuter. Ceci augmentera la marginalisation de l’Afrique et réduira la croissance des secteurs dépendant de l’investissement étranger tels que les ressources naturelles.

  • Les flux de capitaux privés de court terme

Selon les dernières estimations, les flux nets de capitaux privés de court terme vers les pays émergents étaient de l’ordre de 253 milliards de dollars en 2007 et ont baissé à 141 milliards de dollars en 2008. Les flux d’investissement en portefeuille en Afrique ont aussi diminué en 2008 par rapport à 2007.

Cette baisse traduit bien la rareté des ressources financières, la détérioration des conditions du marché et le rationnement de certains pays émergents.

Les estimations préliminaires pour l’Afrique ne sont pas aussi dramatiques que les autres régions pour de multiples raisons liées à la faible part de l’Afrique dans le total des flux de capitaux et au nombre limité de pays levant des fonds sur le marché international et à la faible corrélation des marchés financiers africains aux marchés financiers des pays industrialisés.

Néanmoins, aucune émission de bonds en monnaie étrangère n’a été enregistrée en 2008 pour le compte des pays africains. En 2007, les émissions de bons en monnaie étrangère avaient atteint 6.5 milliards de dollars en 2007 contre 1.5 milliards de dollars en 2005.

Ce constat est préoccupant si on considère que beaucoup de pays, comme l’Afrique du Sud, couvrent leurs déficits de compte courant par l’afflux de capitaux privés.

  • Impact sur les transferts de fonds des migrants

Les transferts de fonds qui sont devenus une importante source de financement externe pour les pays africains, ont été affectés par le ralentissement de l’économie dans les pays développés. Dans quelques pays, ces transferts dépassent l’aide publique au développement en tant que source de financement externe.

Le montant total des transferts de fonds des migrants vers l’Afrique s’est élevé à 38 milliards de dollars en 2007.Les transferts entre pays africains sont aussi en baisse suite aux suppressions d’emplois et au déclin du secteur minier.

La baisse du volume des transferts a un impact négatif direct sur le bien-être des ménages puisque ceux-ci, contrairement à d’autres types de transferts, sont directement utilisés pour couvrir les besoins primaires tels que la nourriture, l’éducation et la santé.

Bien que les données récentes sur les transferts des émigrés soient encore incomplètes, elles laissent présager un effet négatif de la crise économique.

Les données mensuelles de décembre et janvier montrent une certaine stagnation ou une légère baisse au niveau mondial. De façon surprenante, les transferts vers certains pays comme le Kenya ont augmenté. Néanmoins, faute de données, il semble trop tôt de tirer une conclusion pour l’Afrique.

D. Impact sectoriel

Malgré qu’il soit très tôt de prédire l’impact de la crise financière et économique mondiale, des faits préliminaires montrent que quelques secteurs dans les économies africaines ont été négativement affectés.

a. Tourisme

Le tourisme a été fortement touché par la crise à travers la baisse des revenus dans les pays développés et émergents, dont la plupart des flux touristiques sont originaires.

Le Kenya annoncé une baisse de 25 à 30% des arrivées touristiques et Kenya Airways a enregistré un déclin des ses profits de 62.7% sur une période de six mois se terminant en septembre 2008.

La baisse de l’activité touristique devrait atténuer les gains récents enregistrés par le secteur des services qui était en train de devenir un important moteur de la croissance.

Ceci appelle une diversification plus poussée du secteur des services mais aussi de l’économie toute entière. L’Egypte a notamment annoncé 40% d’annulation de réservations d’hôtel et les Seychelles une chute de leurs recettes touristiques de 10%.

b. Secteur minier

Plusieurs projets d’investissement dans les industries extractives ont été annulés ou reportés en République Démocratique du Congo (RDC) , Zambie, Afrique du Sud, RCA ou au Cameroun.

En Zambie, le projet de barrage Kafu Gorge, d’un montant de 1.5 milliard de dollars, est mis attente car beaucoup d’investisseurs sont réticents à cause de la baisse du prix du cuivre.

Des compagnies minières telles que First Quantam Minerals, Albidon et Makambo Copper Mine ont toutes annoncés la suspension des nouvelles explorations. En même temps, la plus grande mine de cuivre de Zambie, Konkola Copper Mines, a ordonné une réduction de 40% de tous les contrats destinés aux fournisseurs.

En RDC, les opérations d’extraction de la mine à ciel ouvert de Tilwezembe et le traitement de minerai à Kolwezi ont été suspendues en raison de l’effondrement des cours du cobalt. 70 sociétés minières opérant à Kantaga ont fermé.

Depuis la fin de 2008, Forrest International a mis ses 650 employés en chômage technique en indiquant que l’exploitation du cobalt n’est pas rentable autour de 9 dollars la livre. Selon le ministère des mines de la RDC, ces fermetures auraient engendré une perte de 200 000 emplois.

La baisse en 2008 de 60% du prix de la tonne de manganèse a touché le Gabon, deuxième producteur mondial de manganèse. La société Comilog, qui exploite le gisement du Sud-est du pays (Moanda), a décidé de réduire de moitié sa production au premier trimestre 2009.

Si le prix du pétrole et de manganèse ne se rétablissent pas, le Gabon souffrira des conséquences énormes sur son budget et son compte courant.

La baisse du prix du Fer de 60% depuis la crise a touché le Sénégal et la Mauritanie. Pour le Sénégal cette baisse devrait retarder la mise en chantier de l’exploitation du gisement de la Flémé dont la production est prévue pour 2011 et l’accord est signé en février 2007 avec Arcelor Metal, une société française.

La production Mauritanienne de fer qui représente 50% des exportations a été lourdement affectée par la baisse du prix du fer.

La baisse du prix de l’uranium dont la livre est passée de 140 à 53 dollar entre juin 2008 et janvier 2009 aura des conséquences néfastes sur les recettes d’exportations du Niger. L’uranium représente 50% de ces recettes d’exportation.

Le Niger compte sur l’augmentation de la production même si la demande ne poura peutêtre pas compenser les pertes de prix. La société française Areva a signé un contrat d’exploitation d’un second gisement le plus grand en Afrique.

La baisse relative du cours du Bauxite qui domine le secteur minier de la Guinée, deuxième exportateur mondiale, affectera à la fois les recettes d’exportations.

Le secteur minier assure 30% des recettes de l’Etat et 70% des recettes d’exportations. Un projet de construction d’une usine d’aluminium, regroupant trois groupes internationaux, risque d’être reporté.

c. Le textile

De nombreuses usines de textile ont fermé à Madagascar et au Lesotho. Le Lesotho enregistre un déclin de la demande externe de textile provenant de l’Afrique du Sud et des Etats-Unis qui sont ses principaux partenaires commerciaux.

A Madagascar, les données récentes indiquent un ralentissement de l’activité économique de 8 à 15% dans différents secteurs.

Les pressions sur l’emploi ont émergé en raison de la vulnérabilité des secteurs intensifs en main d’oeuvre (tourisme et textile) à la crise. Une entreprise locale en textile à l’ouest du pays a fermé provoquant le licenciement de 4.000 employés.

d. Autres secteurs

Le secteur manufacturier a été touché à la fois par la baisse de la demande globale et par l’augmentation du coût des importations de produits intermédiaires en partie causée par la dépréciation de la monnaie. En conséquence, les usines fonctionnent en basse capacité et l’emploi est sévèrement menacé.

BANQUE AFRICAINE DE DEVLOPPEMENT FOND AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ; L’effet de la crise financière mondiale sur l’Afrique ; p : 1/2/2/2-3/3/11/3-4/4/4/4-5/5/5/6/6/6/7/9/9/9/10/10 http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Knowledge/impact%20crise%20financi%C3%A8re%20Afrique.pdf

***  Investissement direct à l’étranger

***  Aide publique au développement

***  Source : Situation et perspectives de l’économie mondiale, Nations unies, 2009

***  République Démocratique du Congo

Par exemple, en Ouganda, l’UMA (l’association des industriels ougandais) a rapporté que quinze usines avaient fermé en 2008 à cause du coût élevé des affaires.

L’Afrique du Sud a annoncé une baisse importante des achats de nouvelles voitures ce qui traduit la situation de crise du secteur de construction de l’Automobile dans le monde. La réduction de l’activité dans le secteur industriel a causé d’importante pertes d’emplois avec des effets néfastes sur les niveaux de vie.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La crise financière internationale menaces et contraintes
Université 🏫: Université Moulay Ismaïl - Faculté des Sciences Juridiques
Auteur·trice·s 🎓:
B. Zineb & H.Loubna & H.Aicha

B. Zineb & H.Loubna & H.Aicha
Année de soutenance 📅: Mémoire de licence en sciences économiques et gestion - 2009-2010
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