Les types des causes de la crise financière

Les types des causes de la crise financière

Section2 :

Les types des causes de la crise

La crise financière actuelle, que d’aucuns commencent à qualifier déjà de la plus grave depuis celle de 1929, est le résultat d’un processus cumulatif de facteurs.

A. Les causes théoriques

a) Pour l’économiste américain Milton Friedman, rien dans le système économique n’a autant d’importance que la quantité de monnaie. Partant de là, il estime que la régulation de la masse monétaire ne doit pas être abandonnée au jugement des autorités de l’institut central d’émission, comprenez par-là, de la banque centrale – malgré toute leur bonne volonté, dit-il, ces personnages ne parviendront jamais à adapter exactement la masse monétaire aux nécessités du moment.

Il affirme que de cette façon, la masse monétaire s’adaptera au besoin d’augmentation des salaires, des stocks et prêts d’une part ; et d’autre part, la régularité de son augmentation permettra de maintenir l’économie dans la voie de la croissance.

Tel est, en substance, ce que préconise le prix Nobel d’économie, bien écouté du Parti Républicain aux USA. On est en plein cœur d’un libéralisme guidé par les politiques monétaires avec la bénédiction du marché. L’Etat n’a aucun rôle à jouer.

b) La seconde cause qui découle bien entendu de la première est les subprimes ou les prêts immobiliers qui ont été accordés de façon inconsidérée aux Etats-Unis par les banques. Comment en est-on arrivé à la construction d’un système aussi incertain ou pour parler comme le Secrétaire au Trésor américain de « risque systémique ».

Motivés par les profits, les organismes de crédits hypothécaires ont prêté à un secteur de la population déjà fortement endetté.

Il faut cependant retenir que les conditions de ces prêts à haut rendement (pour les banques) constituent une véritable arnaque comme le soulignent Millet D. et Toussaint D. (30 mars 2008).

En fait, le taux est fixe et raisonnable au cours des deux premières années ; puis, augmente fortement ensuite. Par ailleurs, les institutions financières (prêteurs) affirmaient aux emprunteurs que le bien qu’ils achetaient, gagnerait rapidement de la valeur au regard de l’augmentation de son prix.

Le résultat, c’est que la bulle du secteur a fini par exploser en 2007, et les prix ont commencé à baisser. Attendu que le nombre d’incapacités de paiement s’est substantiellement accru, les institutions de crédits hypothécaires se sont retrouvées dans des difficultés de remboursement de leurs dettes.

Il faut rappeler que les deux principales banques en faillite au début de la crise ont une longue histoire. En effet, la Fannie Mae, créée en 1968, d’origine publique, avait pour objectif, lorsque la décision fut prise de la coter en bourse, de financer la guerre du Vietnam. En 1980, est créée la Freddie Mac qui est venue compléter le rôle de la première.

L’objectif de ces deux banques était d’assurer la transparence du marché immobilier en garantissant les prêts immobiliers ou en les rachetant aux banques. Ainsi que le rapporte le journal Le Monde Diplomatique, en 1990, les deux institutions détenaient 740 milliards de dollars de crédit.

Dans les prévisions, ce chiffre devait atteindre 1250 milliards de dollars en 1995 et dépasser 2000 milliards de dollars en 2005. A la veille de leur nationalisation récente, leur portefeuille était de 5 400 milliards de dollars soit 45% de l’encours total du crédit immobilier aux Etats-Unis.

Dans le même temps, les deux sociétés soutenaient 97% des titres adossés à des prêts hypothécaires. Avec le soutien d’Alain Greenspan, ancien directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui affirmait en 2004 qu’« une baisse sévère du marché immobilier était peu probable aux Etats-Unis… ».

Cet enthousiasme et ces déclarations ont soutenu l’investissement dans les actions et obligations des deux banques qui connurent un âge d’or sans précédent.

Mais cette croissance était déjà entachée de nombreuses irrégularités et fraudes qui ont conduit dans les années 2004-2006 à la condamnation de chacune d’elles à des amendes.

En réalité, d’un rôle qui devait permettre au plus grand nombre d’américains d’avoir accès à la propriété immobilière, les deux géants ont plutôt cherché à maximiser les revenus de leurs actionnaires et principalement de leurs dirigeants.

Elles étaient devenues tellement puissantes qu’elles influaient sur les décisions du Congrès en matière réglementaire. C’est dans ce contexte que les deux banques ont accumulé les dettes, et les « marchés » constatèrent la « catastrophe » : d’où la crise.

En effet, en 12 mois, les deux sociétés avaient accumulé des pertes de 14 milliards de dollars et dans le même temps leurs actions avaient perdu plus de 90% de leur valeur. Elles devaient rembourser une dette de 1600 milliards de dollars dont 230 milliards venaient à échéance fin septembre.

Les grandes banques, par souci de protection, ont refusé de leur octroyer de nouveaux crédits ou tout simplement ont préconisé le relèvement des taux d’intérêt. Il y a eu d’autres opérations plus complexes dans le même secteur immobilier qui ont fini par saper l’ensemble du système financier américain.

C’est dans ce contexte que le Trésor américain est intervenu, début septembre, pour leur injecter 200 milliards de dollars.

Ce fut les premières nationalisations qui ont fait dire au sénateur républicain du Kentucky, Jim Bunning, dans son interpellation du Secrétaire au Trésor, ceci : « Quand j’ai ouvert mon journal hier, j’ai cru que je m’étais réveillé en France. Mais non, il s’avère que le socialisme règne en maître en Amérique ».

c) La troisième cause est la hausse du prix du pétrole qui a renchéri les coûts de production des entreprises industrielles, entraînant une baisse de compétitivité ; l’augmentation des prix ; une baisse de la consommation des biens durables des ménages ; une « chute libre » de l’investissement résiduel et l’accumulation de stocks invendus par les entreprises.

Toutes choses qui ont réduit la croissance économique du pays. Inexorablement, on s’est acheminé vers une réduction des emplois. On sait que depuis 2001, environ 30% de l’augmentation des emplois aux Etats-Unis est liée à

  • Le renforcement des oligopoles et monopoles au détriment de la concurrence.
  • La forte concentration mondiale des fortunes entre les mains d’une minorité.
  • Le développement de la spéculation financière qui a pris une ampleur sans précédent dans l’histoire du système capitaliste mondial, favorisé par un système libéral sans gouvernail.

B.    La théorie de dominos, la théorie des jeux et le jeu des casinos

En 2007, la 5ème banque américaine, la banque Bear Steans, tombe en faillite et plusieurs grandes banques comme Merrill Lynch, Washington Mutual, Wachovia, doivent se faire racheter afin de sauver leur activité.

Le gouvernement américain ne bouge pas et laisse le marché faire sa loi et provoque ainsi une crise de confiance sans précédent. Mais avec la faillite de ces banques, c’est tout le système bancaire qui s’effondre comme un château de carte.

Les banques centrales américaine et européenne n’ont cessé depuis l’été 2007 d’injecter massivement des liquidités dans le marché interbancaire. Mais la crise est profonde et les dizaines de milliards de dollars injectés par les gouvernements n’ont pas réussi à stopper l’hémorragie.

La contagion traverse lentement, mais sûrement, l’Atlantique pour atteindre les plus grandes banques en Europe (France, Angleterre, Allemagne, Espagne,..). Toutes les banques qui ont joué dans le grand casino des produits financiers, qui est la bourse américaine, ont été atteintes à des degrés variables.

Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dans le jeu boursier, c’est comme au casino, quand il y a un perdant, il y a nécessairement un gagnant et certains joueurs ont bien rempli leurs comptes avec les pertes encaissées par d’autres joueurs. C’est la théorie de vases communicants. Pour les spéculateurs, la crise financière est le moment idéale pour réaliser des bénéfices.

Ainsi commence la manipulation des cours des actions et autres placements.En 2008, un autre géant bancaire américain, la banque Lheman Brothers, tombe à son tour en faillite à cause des dépréciations d’actifs au niveau de son portefeuille de crédits immobiliers.

Les types des causes de la crise financière

La perte s’élevait à près de 4 milliards de dollars. En activité depuis plus de 150 ans, Lehman Brothers était une banque d’investissement multinationale proposant des services financiers diversifiés et avait réalisé 4 milliards de dollars de profit en 2006.

Avec l’effondrement de Lehman, et par effet dominos, les actions des autres banques ont plongé entraînant, dans une spirale infernale, de fortes baisses des principales places financières internationales. Une panique générale s’est emparée du secteur bancaire international.

Pourtant, les banques ont réalisé des centaines de milliards de dollars de profits au cours des dix dernières années. Elles ont donc constitué des réserves et provisions pour risques et charges considérables pour tenir un siècle.

Où sont donc passés tous ces milliards de dollars ? Avec la faillite de la banque Lehman, la méfiance s’est installée au sein du secteur bancaire. Les banques se méfient des particuliers et révisent à la hausse leurs conditions d’octroi de crédit.

Toutes les banques qui avaient parié sur les portefeuilles de crédits à risque ont enregistré des pertes et souffrent de problèmes de liquidités de solvabilité. Mais personne ne sait qui sont les banques les plus touchée et quelle l’ampleur des pertes subies. La confiance disparaît de plus en plus et la crise s’aggrave du jour en jour.

La crise de confiance s’installe et se propage comme de la foudre : Les banques refusent de se prêter de l’argent entre elles (dans le cadre du marché interbancaire) comme aux particuliers et aux entreprises.

On nationalise les pertes et on privatise les profits Les problèmes de solvabilité et de liquidités ont atteint des degrés tels qu’il est devenu impossible pour les banques les plus affectées de garder le secret et de continuer à cacher leur situation financière désastreuse au public.

Du jour au lendemain, les actions de certaines grandes banques ont perdu 90% de leur valeur. Les clients qui ont placé leur épargne en achetant des actions se trouvent aujourd’hui ruinés et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) craint une recrudescence du nombre de suicide et des troubles mentaux parmi les victimes des turbulences financières.

En Europe, la banque Fortis, première banque belge, un géant de la finance européenne, qui compte des millions de clients, s’est effondrée en septembre 2008. Ses pertes ont dépassé 20 milliards d’euros ! Les responsables de la banque appellent l’Etat belge au secours.

Il faut une première injection immédiate de plus de 10 milliards d’euros pour réanimer Fortis. Les gouvernements belge, néerlandais et luxembourgeois ont décidé en urgence d’injecter une première dose de 11,2 milliards d’euros dans les différentes filiales bancaires du groupe Fortis.

Le gouvernement belge investira 4,7 milliards d’euros dans Fortis Banque en échange d’une participation de 49%. Le gouvernement néerlandais investira 4 milliards et le Luxembourg 2,5 milliards sous forme d’obligations convertibles.

Ces milliards ont permis de sauver quelques passagers mais le bateau Fortis continue à couler. Le fleuron des banques privées belges a été nationalisé à la hâte pour être ensuite bradé au groupe Français BNP Parisbas. Fortis avait acheté la banque Hollandaise ABN Amro pour plus de 24 milliards d’euros.

L’Etat néerlandais entre dans l’opération de sauvetage de Fortis mais il ne sauve que ses intérêts. Finalement le gouvernement hollandais a décidé de sauver sa propre banque pour 10 milliards d’euros. Ce qui signifier pour Fortis une perte de 14 milliards d’euros.

Excellente opération pour les hollandais, ils réalisent un bénéfice de 14 milliards d’euros dans un temps record sans débourser un seul euro de leur poche: ils prélèvent 10 milliards d’euros de la recette de la vente d’ABN Amro (24 milliards d’euros) pour racheter le même ABN Amro à 10 milliards d’euros.

Une autre banque importante franco-belge manifeste à son tour les mêmes symptômes de la grippe financière. C’est la banque Dexia spécialisée dans le crédit aux communes. Sa filiale américaine (FSA) a enregistré des pertes importantes qui se sont répercutées sur les actions de Dexia qui ont chuté de plus de 30% en un jour.

Les dirigeants ont été remerciés, les cours ont continué à s’effondrer, c’est la panique générale et de nouveau les Etats Belge et Français et Luxembourgeois sont appelés au secours de Dexia.

Les gouvernements de ces trois pays se sont engagés à garantir les financements interbancaires de la banque Dexia de manière à ce qu’elle puisse disposer de suffisamment de liquidités pour faire face aux engagements pris auprès des clients.

Le secteur bancaire et les partis politiques libéraux sont historiquement et idéologiquement contre l’intervention de l’Etat dans la vie économique. Aujourd’hui, ces mêmes secteurs et mêmes acteurs font appel au parapluie de l’Etat.

  • Le gouvernement américain qui a injecté des dizaines de milliards pour soutenir le dollar et la bourse a voté un budget colossal de 700 milliards de dollars pour aider les voyous de la finance.
  • Le Japon vient d’annoncer qu’il a injecté le 9 octobre, un total de 4000 milliards de Yen (30 milliards d’euros) sur le marché bancaire. C’est la fois qu’il injecte une telle quantité d’argent en une seule journée depuis le début de la crise financière.

 

C. Les causes militaro-financières

Dans son discours d’adieu du 17 janvier 1961, le président (et ancien général) Dwight Eisenhower avertit les américains que le lobby militaro-industriel pourrait faire planer un jour une menace sur la liberté et la démocratie.

Il disait en substance : « La présence simultanée d’un énorme secteur militaire et d’une vaste industrie de l’armement est un fait nouveau dans notre histoire.

Cette combinaison de facteurs a des répercussions d’ordre politique, économique et même spirituel, perceptibles dans chacune de nos villes, dans les chambres législatives de chacun des Etats qui constituent notre pays, dans chaque bureau de l’administration fédérale.

Certes, cette évolution répond à un besoin impérieux. Mais nous nous devons de comprendre ce qu’elle implique, car ses conséquences sont graves. Notre travail, nos ressources, nos moyens d’existence sont en jeu, et jusqu’à la structure même de notre société.

Dans les organes politiques, nous devons veiller à empêcher le complexe militaro-industriel d’acquérir une influence injustifiée, qu’il l’ait ou non consciemment cherchée. Nous nous trouvons devant un risque réel, qui se maintiendra à l’avenir : qu’une concentration désastreuse de pouvoir en des mains dangereuses aille en s’affermissant.

Nous devons veiller à ne jamais laisser le poids de cette association de pouvoirs mettre en danger nos libertés ou nos procédures démocratiques. Nous devons nous garder contre le risque de considérer que tout va bien parce que c’est dans la nature même des choses.

Seul un ensemble uni de citoyens vigilants et conscients réussira à obtenir que l’immense machine industrielle et militaire qu’est notre secteur de la défense nationale s’ajuste sans grincement à nos méthodes et à nos objectifs pacifiques, pour que la sécurité et la liberté puissent prospérer ensemble ».

De façon concrète, cela s’est traduit au début de ce 21e siècle par un excès de financement des guerres contre le terrorisme (Irak, Afghanistan, etc.). Le déficit budgétaire des USA en 2003 était de 455 milliards de dollars.

L’occupation de l’Irak coûte aux contribuables américains, 1 milliard de dollars par semaine. En extrapolant, nous avons 52 milliards de dollars par an, soit 260 milliards de dollars durant les cinq premières années de la guerre.

A l’actif de ces lobbys militaro-financiers, il faut noter les boucliers antimissiles en Europe, et dont les experts en la matière s’accordent à reconnaître le coût très élevé de l’opération.

Thiombiano Taladidia ;Comprendre les causes et prévoir les conséquences ; article publier le- mercredi 22 octobre 2008 http://www.lefaso.net/spip.php?article29340

A titre d’exemple, rapporte Le Monde, le salaire de chacun des patrons de ces deux banques était de 70 millions de dollars par an.

Hatimi ; Le Maroc face à la crise financière internationale ; Lundi 15 Juin 2009 ; p : 2-3/3 /2-3 / www.abhatoo.net.ma/…/Le_Maroc_face_a_la_crise_financiere_internationale.pdf

Thiombiano Taladidia ; Comprendre les causes et prévoir les conséquences ; article publier le- mercredi 22 octobre 2008 http://www.lefaso.net/spip.php?article29340

Il en est résulté comme solde de tout compte, des conséquences désastreuses sur l’économie mondiale et le développement de dizaines de nations démunies de tout instrument de protection et de réplique.

En conclure dans ce chapitre après avoir présenté des explications des termes tels que la subprime et le phénomène de titrisation marqués comme les principales cause de cette crise ; que il y a des deux types des causes qui ont contribué à cette situation néfaste, des causes théoriques et des causes militaro financière .

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La crise financière internationale menaces et contraintes
Université 🏫: Université Moulay Ismaïl - Faculté des Sciences Juridiques
Auteur·trice·s 🎓:
B. Zineb & H.Loubna & H.Aicha

B. Zineb & H.Loubna & H.Aicha
Année de soutenance 📅: Mémoire de licence en sciences économiques et gestion - 2009-2010
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